Chut... Ne faisons pas de bruit...
En ce 2 février 1744, à Erlon, petit village de l'Aisne, un enfant est né dans la maison d'Antoine Marly et de Marie Jeanne Carlier, son épouse (mes Sosa 128 et 129).
C'est un garçon !
C'est le premier enfant de Marie Jeanne, mais Antoine en a déjà une bonne dizaine issus de deux mariages précédents.
Dans le grand lit, la jeune mère se repose. Elle restera alitée plusieurs jours avant les relevailles.
L'enfant emmailloté dort paisiblement dans le berceau de bois déposé près du grand lit.
Il est l'objet de toutes les attentions lorsque l'on sait que 25% des nourrissons meurent pendant la première année de leur existence et 60% entre un an et quatre ans du fait du sevrage.
Sous l'Ancien Régime, lorsque l'enfant parait, le premier acte qu'il reçoit est le Baptême.
Au delà de la religion, le baptême revêt un caractère officiel et inscrit l'enfant dans la société... puisque c'est le seul document qui prouve son existence.
Le baptême a lieu le jour même de la naissance ou au plus tard dans les trois jours comme l'exige l'Église depuis le Concile de Trente, sous peine d'excommunion.
D'ailleurs, Antoine a déjà prévenu le Curé de la Paroisse et son fils sera baptisé aujourd'hui même.
En 1744, la religion conditionne la vie des gens.
Pour l'Église, l'enfant est d'abord un chrétien en puissance qui doit être lavé du pêché originel et sauvé de la mort spirituelle.
D'ailleurs, la grande crainte des parents n'est pas de voir disparaître leur nouveau-né ; la mort fait partie de leur quotidien.
Ce qui les effraie plus que la mort, c'est que leur enfant trépasse sans être baptisé : il est, alors, condamné à errer dans les limbes et il est inhumé en dehors du cimetière paroissial, en terre non chrétienne.
C'est aussi pour cela, que la sage-femme peut ondoyer le nouveau-né en cas d'accouchement difficile ou de danger de mort à la naissance.
Baptisé, un enfant qui meurt devient un "ange au paradis". Il veillera sur ses parents et intercèdera en leur faveur.
Pour l'heure, les préparatifs du baptême sont rapides... Antoine & Marie Jeanne ont choisi Charles Alexis et Marie Barbe Marly, un demi-frère et une demie-sœur du bébé pour Parrain et Marraine.
Malgré le froid, le petit groupe se dirige vers l'Église accompagné par quelques voisins... Le Curé les accueille... et baptise le nouveau venu dans la communauté chrétienne : François !
Tous signent l'acte et c'est, probablement, Antoine qui le rédige sur le registre puisqu'il est greffier de la paroisse !
Sources : Acte de baptême de François Marly : AD Aisne - 5MiO493
RFG - H.S La naissance du 16è au 19è siècle
Image : mes coloriages.com
Il est vrai que nombre de nos ancêtres bravaient le temps pour baptiser leurs nouveaux nés.
RépondreSupprimerBravo pour cet article ! J'aime beaucoup la façon dont tu arrives à faire revivre tes ancêtres, en donnant des éléments concrets, mais sans pour autant romancer. C'est, à mon avis, la meilleure façon de faire, et c'est très réussi :-)
RépondreSupprimerElise
Bel article. J'ai moi aussi choisi Baptême pour la lettre B, mais je n'avais pas pensé à cette façon d'écrire.
RépondreSupprimerBon challenge
Véronique
Merci, je suis touchée par vos compliments !
RépondreSupprimerTrès bon challenge à vous aussi !
Merci Evelyne pour ce second article.
RépondreSupprimer