dimanche 24 novembre 2013

Des amours interdites... Ou la vengeance du garde-champêtre !

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous une seconde perle journalistique trouvée sur Gallica (j'aime, j'aime, j'aime...) !

Ce fait divers se passe à Saint-Ilpize, autre village ancestral auvergnat, en 1882.

De quoi s'agit-il :

Le vicaire du village entretient une relation interdite avec la femme du garde-champêtre.
Ce qui devait arriver, arriva....

La Lanterne - BNF N1874

Le garde-champêtre se retrouve sur le banc des accusés.....


La Lanterne - BNF N1893

Tous les journaux s'emparent de l'affaire :


Le Figaro - BNF N114

Le Petit Parisien - BNF - 2071






















Malgré la tentative d'assassinat, la justice acquitte le mari outragé...

L'histoire ne dit pas si  le vicaire, bien que blessé, s'est confessé et a été absout de son pêché... !

samedi 16 novembre 2013

Un crime à Lorlanges....

Je vous ai déjà parlé de Lorlanges, petit village auvergnat... berceau des ancêtres !

En furetant sur le site Gallica, j'ai trouvé ce fait divers relaté par la presse de l'époque, le journal "La Lanterne".

Un crime a été commis dans le hameau de Lachaud en novembre 1904 :

La Lanterne - BNF N10009,A27

Que s'est-il passé ? :

Un homme a assassiné un commis de ferme, berger de son état...
La Lanterne - BNF N10080,A27
Une somme d'argent a été dérobée aux propriétaires de la ferme...

La Lanterne - BNF N10081,A27
 
 
Ainsi Dieu est mort, mais n'était pas complètement innocent... puisqu'il aurait participé au vol des 220 francs !
 
Quand à l'assassin , il a été condamné pour le crime.
 
Les portes de l'Enfer lui ont-elles été ouvertes ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 

lundi 11 novembre 2013

#Généathème : La Première Guerre Mondiale... et mes ancêtres picards !



Mes ancêtres résident dans les villages de Athies/s/Laon, Gizy, Samoussy situés à quelques lieues de Laon.
Parmi eux, pas de soldats engagés pour combattre, les hommes sont trop âgés ou trop jeunes.

Laissez-moi vous conter leur guerre ; pour eux aussi, ça devait être :" La der des ders"... !


L'occupation allemande à Laon est l'une des plus dures que les populations civiles ont eu à subir. Elle va durer quatre longues années et éprouver les personnes :

Le territoire occupé est coupé du reste de la France et privé de toute information... Toute correspondance avec le pays est totalement interdite. La population ne connaît pas le déroulement des opérations militaires et ignore le sort des soldats... Dans ce contexte, les allemands procèdent à la germanisation du territoire...

Au moment de la mobilisation, à Laon :

"Le 1er août 1914, la ville est bouleversée, c'est une bien triste journée, la mobilisation. Le 25 août, les magasins ferment. L'exode de la population commence... Le 27, le dernier numéro du journal de l'Aisne paraît...
Le 30 août, les dernières administrations quittent la ville....
Le lendemain 31, c'est le dernier train qui quitte l'importante gare où se joignent Compagnie du Nord et Compagnie de l'Est.
Le mercredi 2 septembre, le Sénateur-Maire Mr G.Ermant... voit l'occupant entrer dans l'hôtel de ville..."

"Dès le lendemain, des officiers supérieurs en armes avec des soldats baïonnettes au canon envahissent le cabinet du maire et déposent une énorme réquisition : 70 000 kg de pain ou de biscuit, 20 000 kg de lard ou de jambon, 10 000 kg de riz ou de semoule, 20 000 kg de café torréfié ou de chocolat, 2 000 kg de sel, 70 000 kg d'avoine, 20 000 kg de cigares ou de bon tabac à livrer le lendemain 4 septembre à midi, sous peine d'exécution militaire.
Le maire répondit qu'il lui était impossible de remplir cette réquisition. pourquoi, ajouta t-il, tout cet appareil militaire vis à vis d'un homme désarmé ? Si vous me faites fusiller, vous me conduirez à l'immortalité...
Cette première demande de réquisition fut la seule qui n'eut pas de suite."

La ville est transformée par l'ennemi :
L'occupant modifie le nom des rues, les magasins,  impose l'heure allemande (une heure de plus que l'heure française), accroche des portraits de l'Empereur, organise des fêtes allemandes.

Les maisons portent une pancarte obligatoire où sont mentionnées diverses indications : nom de la rue... nom, prénoms des occupants, sexe, âge, nombre de pièces des locaux et nombre de lits...

Il est interdit de déménager sans autorisation préalable...

Pour remplacer la presse interdite, les allemands publient leur propre journal : "Journal de guerre"...

Chaque jour voit son lot d'interdictions communiquées par voie d'affichage.
Tout déplacement de commune à commune est limité par un laisser-passer.
La circulation des personnes est étroitement surveillée
Les allemands réquisitionnent les produits alimentaires et les objets, astreignent la municipalité à d'importantes contributions financières et saisissent dans les industries matières premières et machines-outils qui sont envoyées en Allemagne...

La population est soumise au travail forcé et doit participer à l'effort de guerre allemand : plusieurs centaines de jeunes sont emmenés pour travailler sur les voies ferrées ou pour d'autres travaux pénibles...

La peur et la mort rôde :
Laon est située à vol d'oiseau à 15 km du front qui passe sur le "Chemin des Dames" du 15 septembre 1914 au 27 mars 1918. 

Au cours des 1502 jours d'occupation, la ville a connu des heures tragiques : des civils, parmi eux des femmes et des enfants, sont touchés par les bombardements.

L'une des choses qui va choquer l'occupé est l'accumulation des vexations :
-Le Général Commandant ordonne que la population masculine salue, en se découvrant, tous les officiers.
-Il est strictement interdit à la population de causer avec les prisonniers de guerre français, de leur faire signe, de les saluer ou de leur jeter des fleurs... Sous peine d'amende, d'emprisonnement voire de déportation.
-Pour remplacer le chanvre, les allemands aspirent à récolter le plus possible d'orties (les feuilles sont comestibles, leurs tiges servent à fabriquer la toile des sacs de sable des tranchées). Ils embauchent pour rien les enfants qui sont surveillés, afin que le travail soit productif,  par leurs maîtres d'école...
Idem pour l'arrachage des pommes de terre...

Le ravitaillement alimentaire est difficile pour la population, d'autant que l'occupant réquisitionne presque tout. Le pain est rationné et n'est vendu que le matin...

Après toutes ces exactions, ces privations et ces vexations, l'heure de la libération sonne enfin, le 13 octobre 1918 :

Les troupes de la Dixième armée sont entrées, ce matin, dans Laon où six mille cinq cents civiles ont été délivrés...

Mais, lors de leur retraite, les allemands ont aménagé des traquenards pour retarder l'avancée des troupes françaises :

Ainsi le 16 octobre, des braves de la 3è Cie du 30è R.I se trouvent près de la "Maison Bleue" à Athies s/Laon. Les soldats sont affairés. L'un deux pousse la porte cochère et soudain, c'est le drame ! Une brouette a été dissimulée derrière cette porte ; trois mines sont agencées ; l'explosion se produit et les 48 soldats sont tués, déchiquetés...

                                                  ==============

Enfin, le 11 novembre 1918 près de la Flamengrie (Aisne), le sergent Sellier sonne  l'Armistice . Les combats viennent de se terminer ! Et ainsi s'achève l'horreur de cette terrible guerre.

 
 
 
 
 
 
 


  

Sources  : extraits de l'occupation de 1914-1918 à Laon - Pierre Lefèvre 
              Images : Gallica -BNF : Laon : un coin démoli -(photographie de presse) Agence Meurisse - 1918 
                           Wikipédia : Le bleuet de France   














samedi 9 novembre 2013

#Généathème : Jean-Marie, Poilu en 1914-1918...

Le généathème de novembre nous entraîne dans les méandres de la Première Guerre Mondiale.
D'un côté, des militaires ; de l'autre, des civils... Autant de récits émouvants et d'histoires familiales douloureuses... pour ce qui fut l'un des pires conflits de l'Histoire... !






Jean-Marie Mouret, le grand-père maternel de mon mari, est né le 7 mai 1887 à Virargues dans le Cantal.

La conscription l'enrôle sous le matricule 39, il est reconnu : "Bon pour le service armé" et incorporé au 2è Régiment de Zouaves le 8 octobre 1908.
Mais, le 1er septembre 1909,  il est réformé pour raison de santé et rentre dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite "accordé".

Lors de la déclaration de la Première Guerre Mondiale, il a 27 ans. Sa fiche matricule m'indique qu'il est blond, qu'il a les yeux gris, le visage ovale et qu'il mesure 1m66.

Le 11 décembre 1914, le Conseil de Révision du Cantal le juge apte pour le service armé malgré une forte myopie avec choroïdite postérieure (conséquence due  à la toxoplasmose).

Il est mobilisé, le 21 février 1915, au 5è Régiment d'Infanterie Coloniale. Ce régiment reçoit trois citations à l'ordre de l'armée (fourragère verte).
Jean-Marie participe à la bataille d'Argonne (janvier-juin) puis à la bataille de Champagne (août-septembre) :

Cette bataille qui s'est déroulée du 25 septembre au 9 octobre 1915 a fait 27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers et disparus du côté français et des pertes plus faibles du côté allemand. Le front a progressé de 3 à 4 km mais la rupture n'est pas réalisée. Les allemands ont su faire face, dans un premier temps avec les réserves locales et, dans un second temps, avec l'arrivée du 10è Corps destiné initialement à la Russie. Elle a démontré l'impossibilité de franchir dans un seul mouvement deux lignes de défense et la nécessité de traiter chacune des lignes séparément. Elle aussi démontré le manque de coopération entre les armes au sein des armées françaises, notamment entre l'artillerie et l'infanterie. Elle a vu l'introduction du casque Adrian et l'utilisation massive de l'artillerie de tranchée. Elle a été un succès non-négligeable au plan logistique et des mouvements. (Source Wikipédia)

Le 30 septembre 1915, Jean-Marie est blessé par un éclat d'obus sur le côté droit et évacué, le 2 octobre, vers l'hôpital d'Issoire (Puy de Dôme) où il reste jusqu'au 23 novembre.
A cette date, il est envoyé vers l'hôpital de dépôt des convalescents à Lyon et obtient une permission de huit jours dans sa famille.

Suite à ses blessures, il est cité à l'ordre de la Division, le 16 octobre 1915. (JMO - 26 N 864/3)

Il est relevé du dépôt le 6 décembre et passe au 3è Régiment d'Artillerie Coloniale à Marseille.

Puis, il est admis au centre de convalescence de Tours pour "fièvre" entre le 18 juin et le 20 juillet 1918.

Il intègre le 143è Régiment d'Artillerie Lourde Coloniale en septembre 1918 puis le 19è Régiment d'Artillerie de Campagne en novembre 1918.

Il est mis en congé de démobilisation  le 19 septembre 1919 par le dépôt du 53è R.I et se retire à Murat (Cantal)

Le 1er juin 1921, il est affecté dans la Réserve au 16è Régiment d'Artillerie de Campagne.

Voici comment, Jean-Marie, comme tant d'autres, a vécu ce conflit en brave soldat, puis a suivi son chemin en tentant d'oublier..!