P comme Patois :
"Vous dites qu'ils sont pauvres, les patois, et je ne l'ai pas contesté : ils sont pauvres sans doute, en mots inutiles à la vie physique et morale de l'homme, en superfétations lexiques inventées dans les cercles et les académies ; mais ils sont plus riches que vous cent fois, en onomatopées parlantes, en métaphores ingénieuses, en locutions hardiment figurées ; ils sont plus riches que vous dans le mouvement de la parole et dans le nombre souvent rythmique de la période ; ils sont plus riches que vous d'acceptations singulières et nouvelles, qui rajeunissent le mot par l'idée ou l'idée par le mot ; ils sont plus riches que vous jusque dans leur alphabet verbal, puisqu'ils ont des prosodies, des accentuations, des lettres toniques dont l'harmonieux secret a disparu de vos langues ; ils sont plus riches que vous, et de beaucoup, en articulation."*Charles NODIER
Un bel hommage dédié au "parler" de nos ancêtres ! Ce "parler" qui faisait partie de leur identité régionale.
Et parce que chez nous, tout se termine en chanson : voici un florilège de vieilles chansons des règions de mes aïeux, en patois, bien sur, avec leur traduction :
Calvados Cantal Finistère Haute-Loire |
Source : Les vieilles chansons patoises de tous les pays de France - Albert Udry - Fasquelle Editeurs - Paris
Charles NODIER : écrivain romancier et académicien - Né à Besançon le 29 avril 1780 - Mort à Paris le 27 janvier 1844.
Ma langue natale est l'occitan mais pour aller à l'école, on m'a appris que je parlais patois et qu'il fallait que j'apprenne à parler correctement. Ma mère a vécu "l'éradication de l'occitan": celui qui parlait "patois" devait porter un sabot autour du cou toute la journée. Pour s'en débarrasser, il devait trouver qui parlait patois et lui passer ainsi le sabot infâmant. Celui qui le portait à la fin de la classe était puni. Pourtant, il parlait une langue riche, dont la richesse plut tant à Danteque c'est dans cette langue qu'il choisit d'exprimer ses pensées pour en améliorer la précision...
RépondreSupprimerJe vous remercie pour votre témoignage, il confirme effectivement la richesse de ces langues que le "français" a voulu détroner.
RépondreSupprimerBonne soirée
Evelyne